N.-D-des-Landes : la Vendée s'en va !
La demande d'un nouveau franchissement de la Loire est restée lettre morte

Philippe de Villiers : « On nous fait croire que Château-Bougon va être saturé. Nous sommes très sceptiques. »

La Vendée ne participera plus au syndicat d'études du futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes, au nord de Nantes. Et pas davantage au syndicat de réalisation. Philippe de Villiers l'a annoncé, hier, aux Brouzils, où le conseil général tenait une réunion décentralisée. Philippe de Villiers a l'intention de créer, avec des élus du pays de Retz, une association pour soutenir la demande vendéenne d'un nouveau franchissement de la Loire.

« Ce n'est pas en restant des heures sur le pont de Bellevue qu'on encouragera les chefs d'entreprises à venir en Vendée. » Bernard Perrin, le conseiller général du Poiré-sur-Vie, a sonné, avec quelques autres élus, la révolte des Vendéens, dans l'affaire de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Dans le même tempo, le sénateur Bruno Retailleau, qui, le premier, était monté en ligne, et Louis Ducept, le maire de Challans.

Passe encore de construire un nouvel aéroport au nord de Nantes, quoique Philippe de Villiers commence à douter de son utilité. Mais les élus départementaux n'y trouvent pas leur compte. Notre-Dame-des-Landes, c'est beaucoup plus loin que Château-Bougon, au sud de l'agglomération nantaise. Et entre les deux, il y a le périphérique souvent saturé. C'est pourquoi élus du conseil général et chefs d'entreprises militent, depuis plusieurs mois déjà, pour un nouveau pont sur la Loire qui raccourcirait les distances avec le futur aéroport.

Une association de lobbying

« La Vendée a été bonne fille dans ce dossier, lance Bruno Retailleau, en rappelant toutefois que, depuis l'origine, elle soumet son accord à la participation au syndicat d'études au nouveau franchissement de la Loire. Mais si Notre-Dame-des-Landes se passe de la Vendée, ce sera un échec. » Une première fois, la Vendée s'était retirée du syndicat d'études sur le même motif avant d'y revenir. Mais le dossier n'avançant pas, voilà l'heure de vérité. Elle s'en va, sans doute pour de bon. Et ne participera pas non plus au syndicat de réalisation, prévient Philippe de Villiers.

Un Philippe de Villiers qui doute de l'utilité même du nouvel aéroport : « Jean-Paul Dubreuil, qui connaît le sujet, nous dit que c'est une grave erreur. L'étude réalisée il y a dix ans est dépassée et contredite par les bouleversements qui se produisent dans le transport, notamment avec le TGV. » Fini donc la politique de l'entente cordiale. La Vendée claque la porte : « Et si ça ne suffit pas pour que le président de la Région se souvienne qu'il a été Vendéen, nous irons plus loin », enchaîne-t-il, visant Jacques Auxiette. Philippe de Villiers parle déjà de créer une association de lobbying avec les élus du pays de Retz pour obtenir le fameux franchissement. Et prévient : « Si vous voulez du foin, vous aurez du foin ».

Alain LEGOUPIL.